Chrétien de Troyes
Chrétien de Troyes était il un initié ou simplement un conteur émérite qui a eu la chance de tomber sur un texte d'une richesse incroyable et l'a repris à son compte ?
Conte tenu de la faible quantité d'informations dont nous disposons à son sujet, nous ne pouvons que nous perdre en conjectures. La version la plus basique : Chrétien était un clerc qui à composé le roman à la demande du comte de FLandres qui lui a fourni un manuscrit lui ayant servi de base. Chrétien est mort avant d'avoir pu achever le récit.
Un certain nombre d'universitaires rappellent néanmoins qu'à côté du Trobar Leu, c'est à dire l'art ouvert, les troubadours pratiquaient aussi le Trobar clus, l'art hermétique et que Chrétien de Troyes les maîtrisait tous deux. Jean Markale dit par exemple dans "la quête du Graal" :
"On a cru que cette interruption était due à la mort du poète, ce qui semble d'ailleurs parfaitement plausible. On en est moins sûr maintenant, surtout après certains travaux qui ont étés faits sur la littérature de cette période. Il est en effet permis de douter de certains détails contenus dans l'œuvre de Chrétien de Troyes comme dans les œuvres de ses contemporains. La technique du "gai savoir" était alors parfaitement au point, et trouvères et troubadours savent parfaitement jongler avec les mots, mener leurs lecteurs ou auditeurs sur de fausses pistes, inventer des références qui n'existent pas. Ainsi au début de Perceval, Chrétien nous dit qu'il écrit son poème sur une commande de Philippe d'Alsace, comte de Flandres, qui lui aurait d'ailleurs donné un livre contenant le sujet. Or on est à peu près sûr qu'il s'agit d'une supercherie, tout cela n'étant qu'un jeu de mots entre conte du Graal et comte de Flandres, ce qui laisserait supposer que Chrétien a eu sous les yeux un modèle issu de Flandre. (…) "
Un prologue de 98 vers est présent dans la plupart des manuscrits. C'est d'ailleurs la seule source d'information sur l'origine du conte du Graal. Un court article très sérieux soulève des points intéressants vis à vis de ce prologue.
On pourrait rajouter que les références de Chrétien à la Charité ne sont pas sans rappeler les commentaires Cathares du Notre Père occitan.
Par ailleurs, la formulation du type : "J'ai trouvé ce récit dans un livre mais l'histoire est altérée et je vais vous raconter la vraie version" est commune à plusieurs auteurs de récits initiatiques tels que Sohrawardi ou Wolfram von Eschenbach qui dira la même chose du roman de Chrétien de Troyes. Quand on sait que les maîtres ainsi décriés étaient parmi les plus grands, on peut se demander s'il ne s'agit pas d'une formulation alchimique classique signifiant en réalité "attention, l'histoire que je vais vous raconter recèle une signification cachée"
Conte tenu de la faible quantité d'informations dont nous disposons à son sujet, nous ne pouvons que nous perdre en conjectures. La version la plus basique : Chrétien était un clerc qui à composé le roman à la demande du comte de FLandres qui lui a fourni un manuscrit lui ayant servi de base. Chrétien est mort avant d'avoir pu achever le récit.
Un certain nombre d'universitaires rappellent néanmoins qu'à côté du Trobar Leu, c'est à dire l'art ouvert, les troubadours pratiquaient aussi le Trobar clus, l'art hermétique et que Chrétien de Troyes les maîtrisait tous deux. Jean Markale dit par exemple dans "la quête du Graal" :
"On a cru que cette interruption était due à la mort du poète, ce qui semble d'ailleurs parfaitement plausible. On en est moins sûr maintenant, surtout après certains travaux qui ont étés faits sur la littérature de cette période. Il est en effet permis de douter de certains détails contenus dans l'œuvre de Chrétien de Troyes comme dans les œuvres de ses contemporains. La technique du "gai savoir" était alors parfaitement au point, et trouvères et troubadours savent parfaitement jongler avec les mots, mener leurs lecteurs ou auditeurs sur de fausses pistes, inventer des références qui n'existent pas. Ainsi au début de Perceval, Chrétien nous dit qu'il écrit son poème sur une commande de Philippe d'Alsace, comte de Flandres, qui lui aurait d'ailleurs donné un livre contenant le sujet. Or on est à peu près sûr qu'il s'agit d'une supercherie, tout cela n'étant qu'un jeu de mots entre conte du Graal et comte de Flandres, ce qui laisserait supposer que Chrétien a eu sous les yeux un modèle issu de Flandre. (…) "
Un prologue de 98 vers est présent dans la plupart des manuscrits. C'est d'ailleurs la seule source d'information sur l'origine du conte du Graal. Un court article très sérieux soulève des points intéressants vis à vis de ce prologue.
On pourrait rajouter que les références de Chrétien à la Charité ne sont pas sans rappeler les commentaires Cathares du Notre Père occitan.
Par ailleurs, la formulation du type : "J'ai trouvé ce récit dans un livre mais l'histoire est altérée et je vais vous raconter la vraie version" est commune à plusieurs auteurs de récits initiatiques tels que Sohrawardi ou Wolfram von Eschenbach qui dira la même chose du roman de Chrétien de Troyes. Quand on sait que les maîtres ainsi décriés étaient parmi les plus grands, on peut se demander s'il ne s'agit pas d'une formulation alchimique classique signifiant en réalité "attention, l'histoire que je vais vous raconter recèle une signification cachée"
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