Les mythes fondateurs
Impossible de lire une étude sur le Parzival de Wolfram von Eschenbarch (on peut même étendre à la plupart des études sur le Graal) sans tomber sur un rapprochement avec les textes Iraniens, le manichéisme et le texte du Chant de la perle. Evidemment, comme personne ne connaît rien à aucun de ces trois sujets, ça ne pose pas de problème, ça permet de fournir des sources spirituelles et mythiques. Pourtant, il suffit de lire le chant de la perle pour constater que le lien avec le récit du Graal de Wolfram ou de Chrétien est plus qu'infime (il est beaucoup plus facile par exemple de le rapprocher d'Erec et Enide). Comment diable est-ce possible ?
Pour moi, cela vient tout simplement du fait que la majeure partie des universitaires copient les âneries les uns des autres sans reprendre les sources.
La source, en l'occurrence, est constituée de deux articles de Fridrich von Suhtscheck publiés au tout début des années trente. Voir http://graal-initiation.org/IMG/pdf/Parsiwalnameh.pdf et http://graal-initiation.org/IMG/pdf/Parsiwalnameh2.pdf pour une traduction des deux articles en question.
A première lecture, il s'agit de révélations fracassantes (hormis le fait que Suhtscheck à la fâcheuse tendance de présenter des hypothèse comme des conclusion ou des faits acquis) mais si on vérifie, tout s'écroule.
Ainsi, comme l'a remarqué annah CLOSS, il n'y a pas de Parzivalnamêh. Il y a bien un énorme texte de firdoussi, le Shâ-Nâmeh, évoquant un objet similaire au Graal mais nous en reparlerons dans un autre article.
Pour moi, cela vient tout simplement du fait que la majeure partie des universitaires copient les âneries les uns des autres sans reprendre les sources.
La source, en l'occurrence, est constituée de deux articles de Fridrich von Suhtscheck publiés au tout début des années trente. Voir http://graal-initiation.org/IMG/pdf/Parsiwalnameh.pdf et http://graal-initiation.org/IMG/pdf/Parsiwalnameh2.pdf pour une traduction des deux articles en question.
A première lecture, il s'agit de révélations fracassantes (hormis le fait que Suhtscheck à la fâcheuse tendance de présenter des hypothèse comme des conclusion ou des faits acquis) mais si on vérifie, tout s'écroule.
Ainsi, comme l'a remarqué annah CLOSS, il n'y a pas de Parzivalnamêh. Il y a bien un énorme texte de firdoussi, le Shâ-Nâmeh, évoquant un objet similaire au Graal mais nous en reparlerons dans un autre article.
Suhtscheck entreprend un long développement sur les voyages initiatiques en 5, 13, 13 et 13 jours des héros, mais quiconque lit le Parzival (dans une édition intégrale en tout cas) peut constater que le voyage de Gamuret ne fait pas 5 jours du tout et qu'il ne comprend pas 5 phases non plus. De même, le voyage de FEIREFIS ne fait pas treize jours (j'ai la flemme de tout relire pour compter les jours de PARZIVAL et GAUVAIN ).
Quand aux origines iraniennes d'Arthur et des noms de tous les protagonistes, Wolfram cite explicitement les origines et lignées de chacun (et je ne parle pas des noms inventés à partir du Français comme "conduire amour" - condwiramour et "pensée de joie" - repanse de joie) et il n'y a rien d'iranien là dedans.
idem pour le "picnic de la table ronde" : Wolfram précise bien que le rond de tissus n'est absoluement pas destiné à ce que l'on mange dessus, il est placé au centre des tables pour rappeler de manière symbolique la nature de l'assemblée
Bilan : tout ce qu'on peut retenir des articles de Suhtscheck c'est que les noms orientaux qu'a choisi Wolfram sont des noms orientaux, voire iraniens. Cool. (je n'approfondirai pas le fait que Suhtscheck amalgame continuellement zoroastriens et manichéens alors que ce sont les mages zoroastriens qui ont fait tuer mani - voir le livre de F. FAVRE sur mani ou son BLOG : http://mani.blogspirit.com/02._histoire_du_manicheisme/)
En conclusion, on se retrouve avec un article bidon, qui va générer une croyance tenace que l'on retrouve partout depuis plus de 70 ans.
Le plus fort, c'est que le même phénomène existe pour le lien entre les Cathares et le Graal à la suite du livre d'otto Rahn : Croisade contre le Graal (oui, oui, c'est à lui que l'on doit le Graal cathare).
Question : Comment des thèses qui ne tiennent pas 5 secondes face à un examen un tant soit peu critique peuvent rencontrer un tel engouement et générer des croyances aussi tenaces ?
indice : comment un texte du moyen-âge en ancien français, truffé d'incohérences, pas fini, mettant en scène des personnages désuets etc... peut-il générer un intérêt aussi vif pendant plus de 700 ans, influançant tous les arts et ce dans tout le monde occidental ?
Libellés : graal, histoire, sources, Suhtscheck
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