Le livre de la vie
Comme dans le conte du Graal, il est fait mention d'un livre particulier. Il s'agit ici du livre couleur de cinabre :
"De même qu'un homme ne peut comprendre le sens d'un livre s'il se contente de le tenir à la main ou de le feuilleter, sans le lire, de même le déroulement de son existence ne lui est d'aucun profit tant qu'il n'en a pas compris le sens.
Les événements se succèdent comme les feuillets d'un livre; c'est la mort qui tourne les pages; et lui, ne sait qu'une chose : il les voit apparaître et disparaître, et à la dernière est écrit le mot : Fin.
Il ne sait même pas que le livre continue à se rouvrir indéfiniment jusqu'à ce qu'il ait fini par apprendre à lire. Et, tant qu'il n'a pas appris cela, la vie demeure pour lui un jeu sans profit, où se mêlent joies et douleurs.
Mais lorsque enfin il commence à comprendre les paroles de vie qui y sont écrites, alors s'ouvrent les yeux de son esprit, qui commence à respirer et à lire avec lui.
Le livre de la destinée prend pour chacun toute sa signification dans la racine; mais les lettres dansent une folle sarabande pour celui qui ne prend pas la peine de les déchiffrer tranquillement l'une après l'autre dans l'ordre où elles se trouvent."
Gustav Meyrink : le dominicain blanc
"De même qu'un homme ne peut comprendre le sens d'un livre s'il se contente de le tenir à la main ou de le feuilleter, sans le lire, de même le déroulement de son existence ne lui est d'aucun profit tant qu'il n'en a pas compris le sens.
Les événements se succèdent comme les feuillets d'un livre; c'est la mort qui tourne les pages; et lui, ne sait qu'une chose : il les voit apparaître et disparaître, et à la dernière est écrit le mot : Fin.
Il ne sait même pas que le livre continue à se rouvrir indéfiniment jusqu'à ce qu'il ait fini par apprendre à lire. Et, tant qu'il n'a pas appris cela, la vie demeure pour lui un jeu sans profit, où se mêlent joies et douleurs.
Mais lorsque enfin il commence à comprendre les paroles de vie qui y sont écrites, alors s'ouvrent les yeux de son esprit, qui commence à respirer et à lire avec lui.
Le livre de la destinée prend pour chacun toute sa signification dans la racine; mais les lettres dansent une folle sarabande pour celui qui ne prend pas la peine de les déchiffrer tranquillement l'une après l'autre dans l'ordre où elles se trouvent."
Gustav Meyrink : le dominicain blanc
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